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Cette phrase est souvent le couronnement du chant passionné d’un Mariachi, notamment après avoir bu de la tequila. C’est aussi la proclamation que l’ORU devrait exprimer – lorsque nécessaire – compte tenu le système politique des États-Unis Mexicains. Car, malgré plusieurs problèmes politiques et sociaux, le système constitutionnel du pays est un référent incontestable de de pouvoir territorial équilibré.  

Les états mexicains sont juridiquement libres et souverains. Leurs pouvoirs sont irrévocables, ce qui signifie qu’ils peuvent agir unilatéralement, voir en conflit avec les politiques nationales, à condition qu’ils ne s’ingèrent pas dans les compétences réservées à l’État Fédéral, qui ne vont pas au-delà de la défense, la politique extérieure et l’émission de monnaie. 

Les constitutions des états ne sont pas soumises aux lois fédérales, et il est admis qu’une compétence qui n’est pas explicitement attribuée à la Fédération, est la faculté des états. Avec ce régime de répartition de compétences, les états peuvent même choisir l’utilisation horaire. Quelques états situés dans la frontière des États Unis utilisent cette compétence pour syntoniser avec les voisins du nord. D’autres états, comme Quintana Roo (Cancun), pour coïncider avec l’horaire de leurs principaux marchés touristiques, le Canada ou les États-Unis. 

Cela ne devrait pas être surprenant, mais il l’est dans un contexte où nous sommes témoins de plusieurs processus de recentralisation, où dans lequel il est extrêmement difficile de promouvoir un processus réel de répartition de pouvoir territorial. Chez ORU nous avons souvent parlé de la nouvelle gouvernance qui implique la construction d’un état décentralisé, qui donne du pouvoir au territoire. C’est une nouveauté ? Pas au Mexique. Au Mexique, l’esprit fédéraliste fait partie de l’ADN du pays depuis sa constitution.

Et, aussi surprenant que voir le fonctionnement des Etats-Unis Mexicains, a été le discours du président mexicain lors de la réunion de la Conférence Nationale de Gouverneurs (CONAGO) qui, le 7 juillet dernier, a élu le gouverneur de l’État de Mexico comme président. Le président Peña Nieto a dit aux gouverneurs qu’ils étaient des acteurs protagonistes et que le bon fonctionnement de leurs états était un pilier fondamental pour le futur du Mexique.  Il les signala comme élément clé pour la dynamisation économique du pays et il demanda leur coopération pour résoudre les problèmes de sécurité du pays. 

En écoutant son discours, je me suis rappelé que le président avait été gouverneur. Et actuellement, tous les partis spéculent déjà sur les noms des gouverneurs qu’en 2018 seront candidats à la présidence. Comme cela est éloigné de tant de pays où le gouvernement national s’engage à limiter les capacités et à réduire les budgets des régions et des gouvernements intermédiaires !

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes très heureux de pouvoir compter sur l’implication des gouverneurs mexicains dans l’Organisation des Régions Unies. Si le discours  du président Peña Nieto nous a surpris, nous avons aimé encore plus quand le gouverneur  Eruviel Ávila a évoqué la nécessité d’internationaliser la CONAGO,  volonté qu’il nous avait déjà exprimé de façon publique et privé lors de la réunion qui avait eu lieu le jour précédent à Toluca, capital de l’État de Mexico.

Carles Llorens

 


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