Lors de la 3ème Conférence sur le Climat et la Biodiversité qui s’est tenue le 8 décembre dernier, un événement hybride entre participants en présentiel et d’autres en ligne, avec pour hôte la région Réunion. Il est apparu très clairement que l'île de La Réunion était en train de devenir une référence en matière de défense de la biodiversité. Lors de cette même ouverture, soutenue par l'ORU-Fogar, Regions4 et le R-20, le président de la région souveraine française de l'Océan Indien, Didier Robert, a affirmé que l'engagement du Conseil régional en faveur de l'environnement était incontournable car « les îles sont les premières sentinelles dans la lutte contre le changement climatique ».
« La lutte contre le changement climatique ou la sécheresse », a expliqué le président Robert, « la défense de la biodiversité, la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et la bonne gestion des déchets, dans notre cas, font toutes partie du même travail ». Il était donc favorable à la lutte pour la réconciliation de l'économie et de l'impact écologique. « Notre engagement », a-t-il déclaré, « est en faveur du développement durable ». Ainsi, il a annoncé qu'en 2023, la Réunion se passera presque totalement de combustibles fossiles, il a ensuite dévoilé le projet de transport durable au sein de l'île et son engagement en faveur d'une économie bleue respectueuse du patrimoine marin.
Avec une participation accrue des îles voisines de la Réunion, telles que les Comores, Maurice, les Seychelles ou encore Madagascar, ainsi que divers intervenants européens, tous les participants se sont accordés sur l'urgence d'agir dans la lutte contre le changement climatique. Le député de la Réunion au Parlement européen, Stéphane Bijoux, a par exemple soutenu que : « Les signes du changement climatique sont là, ils ne tiennent pas compte des frontières, dans cette partie du monde, ils se manifestent par la sécheresse et le manque d’eau. C'est une menace que nous observons déjà, mais elle est vraiment mondiale ». Il a donc défendu le Green Deal européen et la nécessité de la collaboration de tous les acteurs.
La conférence a été l'occasion de présenter l'Agence régionale de la biodiversité de la Réunion, un pari du président Robert, qui tire parti de la législation française. Ainsi, l'agence vise une gestion coordonnée qui permet de rendre compatibles les activités économiques, et notamment l'agriculture, avec la protection des zones protégées et la protection des nombreuses espèces uniques et menacées de l'île.
Au cours de la conférence, plusieurs interventions ont permis aux participants de prendre conscience de la façon dont les différentes menaces mettent en péril les écosystèmes de l'île. Ainsi, il a été énoncé que, malgré le fait que les forêts et le territoire soient reconnus comme un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, le danger des espèces envahissantes était très grand. Ainsi, l’agence doit permettre de restaurer les habitats dégradés, ainsi que de freiner la propagation des espèces envahissantes. Les agences régionales pour la biodiversité d'Île de France, d'Occitanie, de Guadeloupe et de Mayotte ont également été présentées lors de cette conférence.
Le président de l'ORU-Fogar, Abdessamad Sekkal, le secrétaire général de Regions4, Iñaki Susaeta, et le président du R-20, Magnus Berntsson, ont participé à la conférence. Le président Sekkal, a plaidé en faveur de la nécessité pour les régions de participer aux débats mondiaux, considérant que les régions sont celles qui connaissent le mieux les impacts environnementaux sur le territoire. Iñaki Susaeta a défendu, comme partie de la solution, d'avoir des régions leaders comme la Réunion dans la lutte pour la biodiversité.