Le 9ème Forum mondial mondial de l'eau, tenu à Dakar (Sénégal) du 21 au 26 mars, a souligné la nécessité de coopération bilatérale et multilatérale d'assister aux politiques de l'eau au niveau subnational et régional. Dans le manifeste final intitulé "Déclaration de Dakar, un accord bleu pour la sécurité de l'eau et de l'assainissement, pour la paix et le développement" a été prétendu accélérer l'application du "droit à la consommation d'eau". Ainsi, le forum, qui a recueilli autour de ODD 6, a recommandé d'adopter des "plans de gestion durables et intégrés visant à préserver les ressources en eau et les écosystèmes".
Le forum, également, parie en faveur d'une "mobilisation des ressources financières" en faveur de l'accès des populations et d'une "gouvernance" d'eau qui inclut les secteurs agricole, industriel, de santé, de biodiversité et même de l'énergie. Enfin, le manifeste affirme que l'eau doit faire l'objet d'une "coopération renforcée" entre différentes entités, régionale ou internationale.
Le forum, organisé tous les trois ans, a été célébré pour la première fois en Afrique subsaharienne, un territoire où le problème de l'accès à l'eau est particulièrement grave. Dans un rapport publié à l'occasion du Forum, l'Institut universitaire des Nations Unies pour l'eau, l'environnement et la santé (UNU-INWEH), estime que 19 pays africains, avec une population totale d'environ 500 millions d'habitants, n'ont pas un accès sûr à l'eau. Dans le discours d'ouverture de l'événement, le président sénégalais Macky Sall a juste souligné que le Forum se réunit "alors que la rareté des ressources en eau et la dégradation de l'environnement continuent de s'aggraver." Et a cité le rapport de l'ONU susmentionné dans lequel il est souligné que "deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des zones où l'eau est rare".
Fruit du débat maintenu, lors de la fermeture, le ministre de l'eau du Sénégal, Serigne Mbaye Thiam, a annoncé la "création officielle d'un groupe d'experts international de haut niveau sur les investissements dans l'eau en Afrique". Selon le ministre, "la cible du Groupe spécial est de développer des moyens concrets de mobiliser 30 milliards de dollars à 2030, afin de fermer l'écart d'investissement en Afrique".
Profitant du forum, l'Association internationale des régions francophones (AIRF) a organisé deux jours de mise en réseau économique avec des sociétés francophones spécialisées dans l'accès aux services d'eau et d'assainissement. L’espace, présidé par Philippe Meunier, vice-président de l'Auvergne-Rhône-Alpes, et Adama Diouf, président de l'Association du département du Sénégal et vice-président de l'ORU Fogar, a réuni 24 régions de 8 pays francophones avec des entreprises et des acteurs économiques, ainsi qu'une douzaine d'ONG. Les témoignages, l'échange d'expériences et les solutions proposées ont été soumis à des débats animés.
Déclaration de Dakar:
https://www.worldwaterforum.org/fr/informations-pratiques/declaration-de-dakar