Tous les participants du séminaire « Le numérique au service des régions » ont mis en avant les possibilités de création d’emplois pour les prochaines années, dans le domaine du numérique. Lors de cette même inauguration, la vice-présidente déléguée aux Infrastructures, à l’Économie et au domaine du Numérique de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Juliette Jarry, a mis l’accent sur ce point, soulignant la manière dont la région travaille avec tous les secteurs économiques dans un pari numérique qui, selon elle, "est stratégique et structurant".
Le séminaire, parrainé par l’Association Internationale des Régions Francophones et par la région Auvergne-Rhône-Alpes, ont participé à l’Assemblée Annuelle de 2020 de l’ORU-Fogar. Et si elle a été consacrée aux possibilités de la numérisation et aux régions, c'est parce qu'en janvier prochain, la région doit inaugurer le "Campus Numérique", un espace universitaire dédié à la numérisation et qui constitue une partie essentielle du programme politique de la région et de son président Laurent Wauquiez. Grâce à ce campus, qui dans un premier temps accueillera 2000 étudiants, mais qui possède une capacité de 5000 étudiants, la région souhaite ni plus ni moins que créer la ‘Silicon Valley’ européenne. Le président Wauquiez, a déclaré : « Avec ce campus, l’Auvergne-Rhône-Alpes se dote d’un outil unique dans le but de devenir la première région du numérique en France et de se positionner comme l’accélérateur du numérique en Europe ». Lors de ce séminaire a été présenté la proposition numérique de la région hôte, mais a pu également compter sur la participation des autres régions avec des projets numériques plus ambitieux les uns que les autres.
En insistant sur l’argument du président de la région, la vice-présidente Jarry a expliqué comment ils travaillent avec tous les secteurs de l’économie, mais aussi avec tous les niveaux de l’enseignements pour diffuser les possibilités du numérique. « Nous sommes, dit-elle, à un moment où l’économie subit de grandes mutations et nous devons expliquer aux jeunes qu'il existe de nombreuses possibilités de carrière, s'ils ont un bon apprentissage ». Christophe Menanteau, directeur du Campus Numérique, est allé plus loin et a affirmé qu'un engagement comme celui du Campus était essentiel car, aujourd'hui même, il y a un manque de main-d'œuvre qualifiée dans ce secteur. « Nous devons disposer rapidement de professionnels. Les entreprises, dit-il, en ont besoin. Il est donc logique que nous ayons une stratégie public-privé qui parie sur le cercle vertueux Innovation-Transformation-Formation ». Sophie Rognon, directrice de l’Infrastructure et de l’économie numérique, a quant à elle expliqué que la région cherchait à combler le fossé entre les grandes et les petites entreprises, en soutenant ces dernières, par exemple, dans la vente en ligne. Et la campagne de jachetedansmaregion.com a certainement suscité un grand intérêt.
David Ferrer, secrétaire général des politiques numériques du gouvernement de Catalogne, a expliqué que l'option numérique était si claire qu'un Ministère régional des politiques numériques et des administrations publiques a déjà été créé. Il a déclaré que le fait d'organiser des événements à Barcelone, comme le Mobile World Congress ou le Smart City Expo, a contribué à renforcer cet engagement catalan. Quoi qu’il en soit, il s’est montré favorable pour travailler dans différents domaines, à savoir, l'application de la 5D, l'Internet des choses, l'intelligence artificielle, la gestion des Big Data, le Blockchain, le monde des drones et à la possibilité d'avoir des satellites.
Leyre Madriaga, directrice de l'Entrepreneuriat, de l'Innovation et de la Société de l'information du Pays basque, a déclaré qu'en 2002, le gouvernement basque avait adopté un Plan pour le Pays basque dans la société de l'information, car il était alors impératif de soutenir l'industrie et les secteurs économiques basques. Elle a expliqué l'importance de la formation du capital humain dans ce domaine et a souligné que, dans la sphère publique, des progrès avaient été réalisés notamment dans la fourniture de services dans les secteurs de la santé et de la justice. Il a été expliqué qu'il y avait eu un intérêt à disposer, au niveau régional, de l'indice de l'économie et de la société numérique (DESI), ce qui leur a permis de constater qu'en termes d'infrastructures numériques, le Pays basque pouvait être placé en première place dans un classement des pays européens, en cinquième position en ce qui concerne le développement du numérique dans la sphère publique, mais en huitième position en ce qui concerne les compétences numériques des citoyens.
Engagés à réduire la fracture numérique
Si l’intervention de la vice-présidente Jarry a marqué les interventions ultérieures par rapport à la capacité numérique de créer des emplois, l'intervention de le président de l'ORU-Fogar a également déterminé le contenu ultérieur. Abdessamad Sekkal, qui a cité l'Auvergne-Rhône-Alpes comme un modèle à prendre en compte, a déclaré qu'un des défis majeurs de cette nouvelle révolution technologique - que les régions doivent relever - était de combler les écarts. « Il ne s'agit pas seulement de combler l'écart nord-sud et que la numérisation permettra à de nombreux territoires de se remettre de leur retard. Il s'agit également d'éviter le clivage urbain-rural, car si la connexion n'atteint pas tous les territoires, le milieu rural sera une fois de plus laissé pour compte ». Le président de la région de Rabat-Salé-Kénitra a également expliqué que le danger de voir les technologies creuser les écarts a déjà été constaté lors de la pandémie de la COVID-19. « Lorsque les écoles ont dû être fermées, il est devenu très clair que les enfants et les jeunes des zones rurales ou des quartiers périphériques ne pouvaient pas profiter de l'enseignement à distance ».
Toutes les interventions ont montré que les régions participantes s'efforçaient déjà d'écarter le danger signalé par le président Sekkal. La vice-présidente de la région française, Juliette Jarry, a expliqué que le Campus Numérique ne visait pas à renforcer la capitale, Lyon, dans un premier temps, mais plutôt à impliquer l'ensemble du territoire et tout son tissu économique. "Le pari numérique, a-t-elle dit, est en faveur de l'ensemble du territoire. Nous ne voulons laisser personne derrière nous".
David Ferrer, du gouvernement catalan, a expliqué qu’en 2023 toutes les municipalités catalanes seront dotées de la fibre optique, qui s'engagent en faveur des infrastructures numériques et du développement de villes "intelligentes" en tant que nœuds sur tout le territoire. Si pour atteindre l'ensemble du territoire, le gouvernement catalan avait signé un accord avec les associations municipales, le gouvernement basque, explique la directrice Leyre Madariaga, le faisait avec les conseils provinciaux.
Les trois régions participantes ont conclu en s’exprimant sur l'importance qu'elles accordent au travail sur la cybersécurité.