Alors que la COP 27 a une fois de plus mis en lumière le faible engagement de la plupart des pays dans la lutte contre le changement climatique, à Sharm El Sheikh, il a été vu plus clairement que jamais que certaines régions prennent l'avant-garde de cette cause. Ainsi, les plus impliqués, comme s'ils s'étaient mis d'accord avant de se rendre en Égypte, ont fait des annonces solennelles dans lesquelles ils engageaient des budgets constants et retentissants dans la lutte contre le changement climatique.
Alors que les États ne sont parvenus à un accord sur le fonds économique pour faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique qu'au lendemain de la clôture officielle du programme, le premier ministre écossais, Nicola Sturgeon, a annoncé une contribution de 7 millions de livres sterling dans ce concept. Avec ces ressources, les communautés affectées pourront prendre des mesures directes pour atténuer les impacts causés par les catastrophes climatiques.
Ce n'était pas le seul engagement écossais. La ministre écossaise de l'Environnement et de la Réforme agraire, Mairi MacAllan, s'est engagée à soutenir un ensemble de mesures visant à renforcer le rôle des femmes du Sud dans l'action climatique. Elle a expliqué qu'un total de 150 000 £ sera fourni pour permettre aux femmes des pays du Sud d'assister à la COP 28 à Dubaï et pour fournir aux femmes des communautés autochtones les ressources nécessaires pour développer les solutions climatiques locales. Le ministre a également annoncé la création d'une nouvelle bourse à l'Université de Dundee liée au sujet.
Un autre des gouvernements régionaux qui a joué un rôle de premier plan à Sharm El Sheikh était, sans aucun doute, le Québec. Son ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a fait deux annonces importantes. La première est que le Québec fournira 6,6 millions de dollars pour soutenir l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques en Côte d'Ivoire, en Haïti et au Sénégal. Il s'agit de la deuxième contribution financière en faveur des secteurs agricoles de ces trois pays. La deuxième annonce était qu'une nouvelle enveloppe budgétaire sera consacrée aux initiatives citoyennes de lutte contre les changements climatiques. Ce programme prolongera sa validité pour les cinq prochaines années.
La ministre régionale de l'Action pour le climat, de l'Alimentation et de l'Agenda rural de Catalogne, Teresa Jordà, a également fait deux annonces importantes lors de la COP 27. La première lorsqu'elle a expliqué que 80 millions d'euros seront alloués au cours des quatre prochaines années pour collaborer avec le monde local, mener des actions d'atténuation et d'adaptation. Le second, un plan de promotion de la Production Agricole Durable (SAP), avec pour objectif que plus de 50% des exploitations agricoles catalanes soient durables d'ici 2030. Avec ce plan, le gouvernement catalan accompagnera les producteurs catalans dans cette transformation vers des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. durabilité, entre autres mesures, avec une ligne d'aide économique.
La sous-ministre régionale de la durabilité environnementale du gouvernement basque, Amaia Barredo, a pour sa part annoncé une batterie d'actions déjà dans le budget 2023 : promotion de projets énergétiques (énergie photovoltaïque, éolienne et marine ; hydrogène et biomasse) d'une valeur de 56,1 millions d'euros euros ; aide publique pour la promotion des énergies renouvelables, l'électrification de la mobilité et l'efficacité énergétique (114,5 millions d'euros) ; et la promotion de projets qui réduisent les émissions et améliorent la compétitivité de l'industrie (85 millions d'euros). Entre annonce et annonce, Amaia Barredo a présenté la future loi basque sur la transition énergétique et le changement climatique et a dénoncé que, dans leurs débats officiels, les Sommets sur le climat "ne tiennent pas compte de la vision ou de la voix des régions malgré le fait qu'elles soient leurs gouvernements, ainsi que l'administration locale, les institutions chargées d'exécuter 70% des mesures d'atténuation et 90% des mesures d'adaptation pour faire avancer les engagements de l'Accord de Paris ».
Non seulement les gouvernements du nord étaient présents et ont apporté d'importantes contributions à la COP 27. La délégation du Zicosur, conduite par son secrétaire général, Mariano Fernández, avait, par exemple, une présence de premier plan. Ainsi, les Zones de Gestion Partagée (AGC) ont été présentées, un instrument visant à promouvoir les processus territoriaux, où les activités productives sont compatibles avec la protection de l'environnement et l'inclusion sociale. Ce sont des territoires à haute valeur productive, environnementale et sociale, dont la gestion durable nécessite une coordination entre pays voisins ou entre juridictions voisines d'un même pays. Toujours sous les auspices de Zicosur, la directrice de l'environnement de Tucumán, Florencia Sagayo, a présenté le plan provincial d'atténuation du changement climatique et la Commission du changement climatique Norte Grande a été créée.
Pour expliquer la position régionale, Regions4, avec le soutien de l'ORU Fogar, a présenté le "Manifeste Rabat Salé Kenitra", qui a été signé par 45 gouvernements régionaux. Ce manifeste réitère la demande aux parties, les Etats, de rester engagés à limiter la hausse des températures à 1,5 degré, avec les énergies renouvelables, et les appelle à ne pas recourir aux énergies fossiles. Des demandes qui, vu le résultat du Sommet, étaient tout à fait pertinentes. Le manifeste appelle à l'inclusion des gouvernements infranationaux dans les processus de prise de décision, dans la mise en œuvre et le suivi des politiques de lutte contre le changement climatique. Ainsi, il est avancé que les gouvernements régionaux devraient être considérés comme des acteurs gouvernementaux clés avec des objectifs à long terme spécifiques, fiables et ambitieux. De même, l'existence de mécanismes de coordination à plusieurs niveaux a été revendiquée, pour influencer la conception, la coordination et l'application des Plans Nationaux d'Adaptation (PNA), et la mise en œuvre des engagements financiers pour l'adaptation de la COP26.