Le Maroc accélère sa régionalisation avancée

L'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux marocains s'accordent à dire que les 2èmes Assises Nationales de la Régionalisation Avancée, qui se sont tenues à Tanger les 20 et 21 décembre, constituent un moment clé pour la définition de l'armature territoriale du Royaume. Le message du Roi Mohammed VI, lu par le Ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, lors de l'inauguration, avec un engagement sans équivoque en faveur de la régionalisation, laissait déjà présager ce caractère historique. Sans surprise, le discours du monarque a fortement défendu la décentralisation, ainsi que la nécessité d'améliorer le financement des régions.

Lors de cette même inauguration, le président de l'Association des régions du Maroc, Mbarka Bouaida, a souligné que cette deuxième édition de la Conférence se déroulait sous le signe de « l'accélération » de la régionalisation marocaine. « La régionalisation - a-t-il affirmé - est le moyen pour le pays de faire face aux défis du développement". L'hôte, le président du Conseil régional de Tanger Tetouan Al Hoceima, Omar Moro, a encadré le débat en affirmant que les principaux enjeux auxquels sont confrontées les régions marocaines sont le financement, la numérisation, la gestion de l'eau et la mobilité.

Au cours des deux jours de la conférence, six ateliers ont été organisés, auxquels ont participé 1 560 personnes, et qui couvraient tous les sujets mentionnés par le président Moro. L'objectif était de trouver une feuille de route claire pour un processus de décentralisation qui, contrairement à la réalité d'autres pays, bénéficie du consensus du gouvernement central et des régions. Ainsi, les différents présidents de région, accompagnés d'experts et d'analystes, ont participé à ces ateliers, qui ont permis de définir les stratégies d'accélération.

Rachid el Abdi, Président du Conseil Régional de Rabat Salé Kénitra et Président de l'ORU Fogar, était dans l'espace dédié au financement. Il s'est prononcé en faveur de la révision de la législation et de l'amélioration de la subvention aux régions. Au-delà, il a défendu la nécessité pour les conseils régionaux de fonctionner comme des entreprises et, en fonction de l'intérêt de la région, mais aussi de la nation, d'organiser le financement des projets avec le gouvernement central et avec des acteurs privés. Le président du Drâa Tafilalet, Hro Abrou, est allé dans le même sens. Il a rappelé que son conseil régional ne dispose que de 3% de ressources propres et a ainsi défendu la nécessité d'adapter la fiscalité à la spécificité des régions.

Le président du Conseil régional de Fès Meknès, Abdelouahed Ansari, était chargé de mettre sur la table les revendications des régions concernant les politiques de gestion de l'eau dans un pays où les réserves des barrages sont passées de 27 à 83% d'ici 2024. Mohamed Bouarorou, président du Conseil régional de l'Est, lors de l'atelier sur la numérisation, a prôné un engagement radical des régions en faveur des infrastructures numériques, mais aussi pour promouvoir les compétences des ressources humaines. Il a cité la commune de Berkane comme point de référence.

Au-delà des discours, la Conférence a été la concrétisation de toutes ces politiques puisqu'elle a permis au gouvernement national et à l'ensemble des présidents de région de signer quatre accords-cadres dans les domaines suivants : la régionalisation avancée, la gestion et la sécurité de l'eau, le transport urbain et la gestion des déchets.

Les invités spéciaux de l'Association des Régions du Maroc à cet événement étaient les associations des régions du Sénégal, du Burkina Faso et du Mali, conduites par leurs présidents respectifs : Ahmed Youssouf Benjeloune, Abdoulaye Bassinga et Abdoulaye Maiga. Le secrétaire général de l'ORU Fogar, Carles Llorens, était également invité et a déclaré à l'issue de la réunion : "Nos plus sincères félicitations au Président Mbarka Bouaida. Pendant de nombreuses années, avant même de devenir secrétaire de l'ORU Fogar, j'ai été invité à parler de l'État autonome espagnol comme d'une référence pour la décentralisation marocaine. Aujourd'hui, surtout pour de nombreux pays africains, la référence en matière de décentralisation et de politiques de développement est le Maroc. On l'a bien vu ces deux jours ».

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