Nous entendons fréquemment parler de la chancelière allemande. Ce n’est pas sans raison car elle est une figure politique de premier plan, qui dirige le moteur politique et écono-mique de l'Europe. Ne pas connaître l'allemand signifie cependant que beaucoup d'entre nous -y compris moi-même- ne connaissent pas les détails de son message. Mais un peu par hasard, la traduction d'un discours prononcé par la chancelière à Hambourg le 15 mai à l'occasion de la «Journée des caisses d'épargne allemandes» est tombée entre mes mains. Et ma surprise a été grande lorsque j'ai rencontré des approches, qui pourraient bien être celles d'un membre d’ORU Fogar.
Juste après les salutations, le discours de Mme Merkel exige que les dirigeants des caisses d'épargne n'oublient pas les zones rurales, dans une position similaire à la nôtre depuis que lors d’Habitat III nous avons mis l'accent sur cette question. La chancelière dit qu'elle comprend que beaucoup d'attention et beaucoup de crédits sont consacrés à la question du logement dans les agglomérations, mais qu'ils ne devraient pas oublier les zones où la den-sité de population est plus faible. Elle affirme que «les personnes qui vivent à la cam-pagne se sentent abandonnées» et que cela doit être surmonté si nous voulons «une situa-tion dans laquelle l'égalité des conditions de vie prévaut». Si tel est le cas en Allemagne, quelle devrait être la dimension du problème dans les pays moins développés ?
Une grande partie du discours d’Hambourg est consacrée aux questions environnemen-tales et à la lutte contre le changement climatique. On fait référence à la pression des mouvements de jeunesse, à la nécessité de politiques de réduction des émissions de car-bone, à la volonté de miser sans réserve sur les énergies renouvelables et à la manière dont les secteurs économiques devraient être mis à contribution pour assurer la transition éner-gétique. « Dans de nombreux domaines, l'Allemagne est à l'avant-garde- déclare Mme Merkel- mais au cours des prochaines années, nous devrons certainement nous attaquer de manière plus intensive à tous ces problèmes». De nombreux dirigeants, pas Trump, compte tenu de la gravité de la question climatique, ont intégré des approches similaires dans leur discours. Dans le cas de Merkel, cependant, l'attention portée à la question et la conviction avec laquelle les engagements sont exprimés est surprenante.
Le positionnement le plus alignée avec les idées d’ORU Fogar arrive quand le chancelier défend que, pour faire face au défi climatique et technologique, l'Allemagne compte avec l'avantage d’avoir son système fédéral, qui donne une grande puissance à ses régions et municipalités. Elle explique que la révolution numérique, la révolution de l'efficacité et la révolution de l'électromobilité ne peuvent être tâche exclusive du gouvernement fédéral. Au contraire, tout ce qui touche à l'innovation doit être repris par les maires et les prési-dents des régions territoriales.
Elle continue en réaffirmant son argument : «On nous reproche souvent d'avoir un sys-tème compliqué et très varié en Allemagne : un système fédéral et une administration autonome des communes et des différents états fédéraux. Nous devons constamment faire à de nombreux revers et les surmonter. Mais l'ensemble donne à notre pays une stabilité particulière. Cette stabilité est également démontrée dans les situations de crise. C'est pour cette raison que je crois que nous devons être favorables à cette complexité et à cette va-riété».
Sains commentaire. Il serait formidable que de nombreux présidents et premiers ministres des gouvernements centraux répandent les idées de Mme Merkel. La vie de nombreux présidents et gouverneurs régionaux serait plus facile.