En janvier dernier, Michel Vauzelle a annoncé qu’il renonçait à se présenter à sa réélection comme président régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur en décembre de 2015.
Lors du dernier Bureau de l’ORU qui s’est tenu le 19-20 mars à Abidjan, l’Association de Régions du Sénégal a été remplacé par l’Association de Départements du Sénégal au sein de notre Bureau. Ce changement a signifié non seulement un repositionnement de notre organisation dans ce pays africain, mais aussi la perte d’Aliou Niang, président de l’ARS et du Conseil Régional de Saint Louis, comme membre de notre Bureau Exécutif.
Avec les élections de dimanche dernier, le 29 mars, Alberto João Jardim quittait – après 37 ans– le poste de président de la Région Autonome de Madère.
Vauzelle-Niang-Jardim sont les dirigeants d’une génération de régionalistes envers qui l’ORU a de nombreuses raisons d’être reconnaissante.
On ne remercierait jamais assez Michel Vauzelle d’avoir mis au service du régionalisme son immense prestige politique, forgé dans les cabinets de Chaban-Delmas et Mitterrand et consacré comme ministre de la République Française. En 2007 il a été un acteur clé dans la fondation de l’Organisation des Régions Unies à Marseille. Il m’a précédé dans la fonction de président de l’ORU, en dotant l’organisation d’allure, d’influence et de discours. Il se retire du domaine régional, mais il continuera à se battre en tant que parlementaire à l’Assemblée nationale française où, sans doute, il continuera à œuvrer en faveur des gouvernements intermédiaires et d’une meilleure gouvernance.
Aliou Niang, vice-président de l’ORU, a été la présence et la voix du régionalisme africain dans notre organisation. Aujourd’hui, l’ORU améliore sa position au continent avec la présence de régions de Côte d’Ivoire, du Kenya, Burkina Faso…et elle fera encore plus de progrès. Pendant des années, les régions du Sénégal étaient notre seul maillon dans la zone subsaharienne et le président de Saint Louis « notre homme » en Afrique.
Alberto João Jardim est un autre poids lourd de la politique qui a mis toutes ses capacités en faveur du régionalisme. Il a été fondateur de l’ORU à Marseille, et il a fondé aussi l’Assemblée des Régions de l’Europe. Au contraire que Vauzelle et Niang, il n’a pas fait partie de notre Bureau au cours de ces dernières années. Pourtant, il a assuré la présence de Madère au sein de l’ORU de façon loyale et irréprochable. La seule chose que nous pouvons regretter, peut-être, c’est de n’avoir pas mis à profit suffisamment son expertise et son rôle moteur à la tête d’une région qui nous ouvrait les portes du Portugal et d’une réalité insulaire à prendre en compte. Nous essaierons de corriger l’erreur avec son successeur.
Si nous pouvons prendre congé avec optimisme de ces vieux amis, en leur disant que nous continuons à compter sur leurs conseils et support, c’est parce qu’au cours de notre pèlerinage sur la terre nous rencontrons toujours de nouveaux dirigeants qui, dans les gouvernements intermédiaires de tous les continents, misent sur une nouvelle gouvernance. Des hommes et des femmes jeunes qui, comme l’hôte de notre prochain Bureau, Susana Díaz, présidente de l’Andalousie nouvellement réélue, injectent une bonne dose de vitalité au régionalisme du siècle XXI que nous sommes en train de construire.