Suivant les Nations Unies, en moyenne, les femmes, dans le monde entier, ont un salaire de l’ordre d’un 23% de moins que les hommes, pour un même emploi.
Nous parlons donc de l’écart de salaire, un indicateur qui informe des différences entre le salaire d’un homme et d’une femme sur le marché du travail, habituellement représenté par le pourcentage sur le salaire des hommes.
Au sein du monde du travail, l’egalité de genre est un objectif essentiel pour obtenir d’importants progrès dans les domaines sociaux et économiques.
Nous pouvons ainsi structurer les facteurs fondementaux qui expliquent l’importance de la lutte pour réduire l’écart de salaires:
• Le respect des droits des femmes qui travaillent,
• Le combat por réduire la pauvreté et les inégalités. Les revenus moindres des femmes induisent de moindres revenus par foyer ainsi que de pensions de retraite,
• Une harmonie sociale. Une société qui accorde le même salaire pour un travail d’égale valeur est une société qui garantit une distribution équitable,
• Un gain de productivité.
António Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, signalait que si les femmes pouvaient participer dans l’économie en égalité de conditions avec les hommes, le PIB mondial pourrait augmenter de 26%.
Suite au premier jalon international de la Déclaration universelle des droits de l’homme, du 10 décembre 1945, qui établit que toute personne a droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour travail égal; se sont alignées de nombreuses organisations (ONU, OIT, ONU-Femmes, le Secretariat Général Iberoamericain, le Comité Européen des Régions, etc.) en faveur de l’égalité entre homme et femme, en matière d’emploi.
L’agenda 2030 est également catégorique dans son cinquième objectif de développement durable, qui vise à atteindre l’égalité entre les genres et à l’autonomisation des femmes et des filles, en combattant la discrimination salariale et en favorisant la conciliation de la vie personnelle, familiale et du travail; ainsi que dans son huitième objectif de développement durable, en faveur d’un travail digne et du développement économique.
Dans le cadre institutionnel mundial, les gouvernements sub-étatiques, dans nos domaines de compétences, avons aussi l’opportunité et la responsabilité de nous unir aux stratégies, programmes et actions, que les organismes internationaux et les gouvernements sont déjà en train de mettre en oeuvre afin de combattre l’écart de salaires et ses causes, en considérant les facteurs liés au genre ainsi que les éléments socioculturels.
Au sein du Gouvernement Basque, nous sommes engagés dans cette mission de promouvoir l’égalité réelle des femmes et des hommes, et nous avons défini un Plan Opérationnel 2022-2025, qui inclut la deuxième étape de la Stratégie pour réduire l’écart de salaires entre les femmes et les hommes. Ce Plan es l’outil qui sert à situer Euskadi-Basque Country entre les territoires européens avec un écart de salaires des plus faibles.
Pour cela, une aproche globale est envisagée, avec la participation de tous les agents et domaines impliqués. L’institut Basque de la Femme – EMAKUNDE sera responsable de la coordination nécessaire et comptera sur la participation active de sept ministères du Gouvernement Basque des domaines suivants: économie, emploi, education, gouvernance et santé.
La structure du Plan s’articule autour de quatre principales lignes d’action:
1. Réduire l’inégalité des salaires/heure, par l’augmentation de la présence équilibrée d’hommes et de femmes dans les prises de decisión.
2. Réduire l’inégalité quant aux heures de travail, avec des mesures d’accompagnement des entreprises dans la mise en oeuvre de mesures permettant une conciliation corresponsable.
3. Éducation et sensibilisation sociale, avec des initiatives permettant de promouvoir l’intégration de la perspective de genre dans les organisations et dans leurs actions.
4. Sensibilisation des entreprises, en soutenant les petites et moyennes entreprises afin de promouvoir la réalisation de diaagnostics et de plans d’actions pour l’égalité.
Dans le cadre de ces quatre axes, le Plan opérationnel 2022-2025 prévoit un total de 20 directives et 74 mesures.
J’ai tenté de présenter succinctement une problématique et la volonté politique d’un gouvernement sub-étatique comme le Gouvernement Basque.
Enfin, je suis totalement convaincue que nous pouvons développer de bonnes pratiques à travers nos politiques publiques, de gouvernements sub-étatiques, en exerçant pleinement nos compétences, dans un contexte de décentralisation, et dans des domaines aussi complexes que l’écart de salaires. Assumons ainsi notre responsabilité, en tenant en compte nos spécificités culturelles, sociales et économiques, et en mettant en place les outils adaptés.