La faim continue d'affliger des millions de personnes dans le monde. Ses causes sont complexes et interdépendantes, impliquant des facteurs sociaux, économiques, politiques et environnementaux. L'extrême pauvreté, les inégalités sociales, les conflits armés, le changement climatique et la mauvaise gestion des ressources naturelles sont quelques-uns des principaux défis à relever.
La coexistence de la faim et du gaspillage alimentaire est une contradiction majeure et inacceptable, qui appelle une action efficace et urgente. En fin de compte, la réduction du gaspillage alimentaire et la réalisation de la faim zéro sont directement liées.
Le rapport 2024 de l'ONU sur l'indice de gaspillage alimentaire mentionne que le monde a gaspillé plus d'un milliard de repas par jour en 2022. Ce document montre que la solution à la faim est à portée de main, car cette quantité suffirait à nourrir tous les affamés de la planète. En d'autres termes, la faim zéro peut être atteinte si nous parvenons à faire parvenir cette nourriture à ceux qui en ont le plus besoin.
Le V Sommet mondial des régions sur la sécurité et la souveraineté alimentaires était mon premier, et j'en suis ressortie profondément marquée. Comment le résumer en quelques mots ? Malgré la différence de langues, aussi incroyable que cela puisse paraître, nos problèmes sont très, similaires ; il y a beaucoup de volonté de trouver des solutions ; de nombreux gouvernements font des progrès, mais malheureusement, tous n'ont pas les ressources nécessaires. Pour moi, les Objectifs de développement durable (ODD) n'ont jamais eu autant de sens. En fin de compte, ils résument tout.
Ce sommet a donné lieu à de nombreuses expériences positives. J'ai choisi de commenter une initiative délicieuse. Parallèlement à l'événement, la Generalitat de Catalogne a lancé une campagne de sensibilisation au problème du gaspillage alimentaire. Par ailleurs, il s'agissait de la 9e édition de Gastrorecup, un événement qui a vu la participation de plus de 50 restaurants utilisant des ingrédients récupérés pour promouvoir une expérience gastronomique. Les restaurants catalans ont élaboré des menus spéciaux avec des aliments qui, en raison de leur aspect ou de leur production excédentaire, seraient jetés. L'idée est simple : démontrer qu'il est possible de manger des aliments délicieux et durables à la fois, tout en sensibilisant à l'importance de la réduction du gaspillage alimentaire. La haute cuisine avec une touche de durabilité.
Le manifeste de la Catalogne a marqué la clôture de l'événement et représente un appel à l'action pour les gouvernements infra-étatiques afin qu'ils jouent un rôle de premier plan dans la mise en place de systèmes alimentaires plus justes, plus équitables et plus durables, contribuant ainsi à la réalisation de l’ODD 2 : « Faim zéro ».
Bien que les ODD soient interdépendants et indivisibles, je comprends que la portée de l'ODD 2 ait un effet multiplicateur sur les autres. En définitive, en assurant la sécurité alimentaire et en promouvant l'agriculture durable, nous contribuons à l'éradication de la pauvreté, à l'amélioration de la santé, à une consommation et une production responsables, à la protection de l'environnement et au développement durable dans toutes ses dimensions, entre autres. Ainsi, en travaillant ensemble à la réalisation de l'ODD 2, nous faisons un pas important vers un avenir plus juste, plus équitable et plus durable pour tous. Nous, les gouvernements infra-étatiques, en tant qu'acteurs clés de la gouvernance alimentaire, sommes appelés à mener cette transformation.
Le lien des Catalans avec la terre et les cycles de la nature ne peut être ignoré. Cette relation se reflète dans la valeur qu'ils accordent aux produits locaux et à l'agriculture durable. La gastronomie catalane, plus qu'un simple acte de manger, est le cœur battant de l'identité catalane. Elle est un point de rencontre entre les gens, une source de fierté, un espace de célébration de la vie et de partage de la culture, le fruit de siècles de tradition, d'innovation et de passion pour la bonne cuisine. Il s'agit sans aucun doute d'un grand et bel apprentissage que nous ramenons chez nous.
Je me souviens que le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a reçu le Prix Nobel de la paix en 2020. Un prix bien mérité, car la sécurité alimentaire, c'est aussi la paix. Puisse un jour pas si lointain, grâce à notre coopération, célébrer l'accès de l'ensemble de la population mondiale à une alimentation saine au moins trois fois par jour. Ce sera un jour de paix !