La ville de Séville (Espagne) a accueilli le VIe Forum mondial sur le développement économique local, transformant ainsi la capitale andalouse en épicentre mondial des réflexions sur les stratégies de développement. Plus de 2 000 représentants issus de 100 pays — comprenant des gouvernements locaux et régionaux, ainsi que des organisations internationales et de la société civile — se sont réunis pour aborder les défis du développement sous un angle territorial.
Organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Organisation internationale du travail (OIT), Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), le Fonds des municipalités andalouses pour la solidarité internationale (FAMSI, selon son sigle en espagnol) et l’ORU Fogar, le forum s’est articulé autour de trois grands axes thématiques : le travail décent et la justice sociale ; les coalitions pour le financement du développement économique local ; et les économies locales inclusives. Le forum a ainsi offert un espace privilégié de réflexion sur la triple transition économique, sociale et environnementale à laquelle sont confrontés les territoires du monde entier.
La participation de l’ORU Fogar au forum
La participation de l’ORU Fogar s’est révélée particulièrement marquante au cours du forum. Au total, 31 intervenants issus de gouvernements régionaux ont participé aux différents panels et débats. L’organisation s’est fortement investie dans des thématiques clés telles que la sécurité alimentaire, l’égalité des sexes, le tourisme et le développement des zones frontalières, apportant une perspective régionale essentielle à ces axes de réflexion.
Les interventions de l’ORU Fogar sur la souveraineté alimentaire et l’égalité des sexes
Le président de l’ORU Fogar, Rachid El Abdi, est intervenu lors d’un panel consacré à la souveraineté alimentaire et aux circuits courts de commercialisation. Il a souligné les avancées du Sommet Faim Zéro, récemment organisé par l’organisation à Barcelone, tout en présentant les politiques menées par le Conseil régional de Rabat-Salé-Kénitra, qu’il préside. Il était accompagné de Percy Godoy Medina, président de la Communauté de communes des Andes et coordinateur du groupe de travail sur la souveraineté alimentaire de l’ORU Fogar.
Des représentantes de l’ORU Fogar, telles que Daniela Andreia Schlogel, conseillère de la Zone d’intégration du centre-ouest de l’Amérique du Sud (ZICOSUR, selon son sigle en espagnol), et Alexandra Quintanilla, vice-préfète de la province d’Azuay, ont pris part à un débat sur les politiques d’autonomisation économique des femmes au niveau régional. Cette intervention s’est inscrite dans un espace de dialogue illustrant l’engagement constant de l’ORU Fogar en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le tourisme comme levier du développement territorial et de la coopération transfrontalière
Lors de l’événement parallèle GLOCAL — Forum sur le tourisme et le développement économique —, Rachid El Abdi, président de l’ORU Fogar, aux côtés de plusieurs gouverneurs issus de différentes régions du monde, a mis en avant le rôle du tourisme en tant que levier stratégique du développement territorial. Par ailleurs, l’Association des régions frontalières Européennes (ARFE) a souligné les opportunités offertes par la coopération transfrontalière, en illustrant son propos à travers des exemples concrets tels que le Comité pour le développement du bassin du fleuve Uruguay, l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre, ou encore la plateforme de coopération Oresund, qui réunit des régions du Danemark et de la Suède.
Le rôle des villes intermédiaires et l’équilibre territorial
Dans un cadre propice à la rencontre des acteurs locaux et régionaux, l’ORU Fogar a réaffirmé ses messages habituels en faveur de l’équilibre territorial et de la lutte contre la désertification rurale, tout en mettant en lumière le rôle fondamental des villes intermédiaires dans l’organisation du territoire. L’intervention d’Ariel Barraud, sous-secrétaire à la politique économique de la province de Córdoba (Argentine) a été particulièrement significative sur ce sujet.
Le financement des gouvernements régionaux
Mais surtout, les intervenants de l’ORU Fogar se sont beaucoup concentrés sur la question du financement des gouvernements régionaux. Un thème d’autant plus pertinent que ce Forum s’est tenu à Séville, seulement trois mois avant que la ville n’accueille la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement du développement.
Lors de la séance plénière consacrée à cette thématique, la lumière a été portée sur le vice-président de l’ORU Fogar et président de l’Association des départements du Sénégal, Ahmed Youssouf Benjeloune. Il a souligné que le manque de ressources des gouvernements des régions du sud constitue un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Cette position a été appuyée par plusieurs représentants africains, parmi lesquels Abdoulaye Maïga, président de l’Association des régions du Mali, Oury Bailo Diallo, président de l’Union des associations d’élus locaux du Sénégal et Jules Hilaire Focka, président de la région de l’ouest du Cameroun.
Cependant, cette revendication en faveur d’un financement adéquat pour les gouvernements régionaux du sud n’a pas été portée uniquement par des voix africaines. Plusieurs représentants d’Amérique latine ont exprimé des préoccupations similaires. Parmi eux, l’intervention de Koki Noriega, gouverneur de la région d’Ancash et président de l’Assemblée nationale des gouvernements régionaux du Pérou, a été particulièrement remarquée.
Évaluation du forum et perspectives futures
Lors de la réunion du bureau de l’ORU Fogar, tenue le jour suivant la clôture de l’événement, une évaluation très positive du Forum a été présentée. Le président Rachid El Abdi a estimé que cette rencontre avait permis de surmonter les défis rencontrés lors du 5e Forum, qui s’était tenu à Córdoba (Argentine) à la fin de la pandémie de COVID-19. Il a exprimé des remerciements chaleureux au FAMSI, qui a joué un rôle déterminant en tant qu’hôte.
Concernant la participation de l’ORU Fogar, le secrétaire général, Carles Llorens, a rappelé quelques chiffres clés illustrant l’implication de l’organisation dans l’événement. Par exemple, 51 réunions B2B ont été organisées. Sur le plan qualitatif, il a souligné les échanges fructueux entre de nombreux membres de l’ORU Fogar et des agences de coopération andalouse, basque et d’Estrémadure, ainsi qu’avec des organisations internationales telles que le Fonds mondial pour le développement des villes, le PNUD et l’OIT.